L’être humain est doté d’une horloge biologique interne, située dans le cerveau qui lui permet de synchroniser ses activités avec l’alternance du jour et de la nuit. Comme une horloge mécanique classique, notre horloge interne doit être remise à l’heure quotidiennement.
La vitesse de l’horloge interne est proche, mais différente de 24 heures et diffère en fonction des individus. Les personnes qui ont une horloge rapide (période courte de 23 h 30) sont des « couche-tôt ». À l’inverse, les personnes qui ont une horloge plus lente auront tendance à se coucher tard. La vitesse de notre horloge est programmée génétiquement et un « couche-tôt » ne deviendra jamais un « couche-tard ».
La lumière permet la remise à l’heure de notre horloge. Or, elle n’a pas les mêmes effets selon les moments de la journée. Ainsi, la lumière le soir et en début de nuit peut retarder notre horloge. À l’inverse, si l’on est exposé à beaucoup de lumière le matin, l’horloge sera avancée. D’où l’importance chez l’adolescent qui souffre d’un retard à l’endormissement de diminuer l’intensité lumineuse le soir.
L’horloge interne est un chef d’orchestre et est responsable de nombreuses fonctions biologiques : le sommeil (on ne dort pas le jour parce que notre horloge déclenche le sommeil la nuit), la pression artérielle, l’humeur, l’activité motrice, la mémoire, les performances cognitives et la division cellulaire. Un dérèglement de notre horloge (et un environnement lumineux inapproprié) peut ainsi favoriser certains troubles. Ainsi, à titre d’exemple, les biologistes ont pu observer une augmentation très importante de certains cancers chez les personnes qui travaillent de nuit (20 % de la population active dans les pays industrialisés). On sait aujourd’hui que le travail de nuit s’accompagne d’une désynchronisation de l’horloge biologique qui entraîne une perturbation du cycle de division cellulaire, favorisant ainsi l’apparition de certains cancers. Plus généralement, une mauvaise synchronisation de l’horloge interne peut entraîner des troubles au niveau de la sphère gastro-intestinale, mais également une augmentation des risques cardio-vasculaires, voire des troubles mentaux.
La lumière est directement impliquée dans la régulation d’un ensemble de fonctions biologiques majeures. La science a démontré récemment que la rétine possède des capteurs de lumière qui vont directement activer plusieurs structures dans le cerveau : des structures impliquées dans l’humeur ou dans la cognition, par exemple. L’œil n’est donc pas uniquement lié à la vision. Au même titre que l’oreille qui sert à l’audition et à l’équilibre, l’œil sert effectivement à la vision, mais aussi à la synchronisation de certaines fonctions biologiques. La lumière naturelle a donc des effets psychologiques et biologiques. Un environnement lumineux inapproprié peut conduire à des troubles multiples.
Et à l’inverse, plusieurs publications scientifiques ont mis en évidence les impacts médicaux de la lumière, laquelle permet de traiter plusieurs troubles (la maladie d’Alzheimer ou la maladie de Parkinson, par exemple) : les approches photiques ont montré leur efficacité dans un ensemble de troubles, sont utilisés en clinique, et sont actuellement testées dans un ensemble de pathologies et de situations courantes.
Il faut bien distinguer les apports de la lumière artificielle et de la lumière solaire. Le spectre solaire est naturellement riche et contient toutes les longueurs d’onde visibles. Au contraire, la lumière artificielle est très pauvre et ses effets sur les fonctions biologiques sont assez faibles. Pour « être en bonne santé », il faut donc optimiser l’exposition à la lumière solaire durant le jour et favoriser une totale obscurité durant la nuit.
Pour compléter votre lecture :
Santé Magazine, l’influence de la lumière sur notre santé