Aménager ses combles en Ile-de-France

Nous avons rencontré Philippe Demougeot qui a ouvert son agence d’architecture et design d’intérieur, People’s Republic of Design, en 2000. Voici ses réponses :

Sur quels types d’habitats intervenez-vous ?

Sur un habitat typique parisien, allant de 60 mètres à 120m2. Plus récemment, j’ai travaillé sur de petits espaces de 15 ou 20m2 comme des combles ou des chambres de bonnes rassemblées. D’une manière générale, la demande de mes clients est de programmer une suite parentale, un espace pour les enfants, un cabinet de toilette, des WC séparés et une douche. Si la surface de l’appartement est de plus de 70 mètres carrés, les demandes vont vers une chambre, dressing et salle de douche reliés. Et au moins deux WC.

Que recherchent ces propriétaires ?

Le confort avant tout ! Mais ils ont également besoin de nature à Paris avec une belle lumière naturelle et, si possible, un accès extérieur. La vie citadine donne des envies de balcon, de fenêtres partout. Ceci est particulièrement possible dans les constructions Haussmanniennes car elles comportent beaucoup de fenêtres et la lumière naturelle est très présente.

Quels sont les autres immeubles typiques de la capitale ?

Les vieux immeubles dits « faubouriens » datant de 1900. A l’origine, ces immeubles très simples, type ouvriers, n’étaient pas construits pour durer. Ils n’ont pas de toits mansardés mais des pentes assez simples qui permettent de récupérer beaucoup de surface sous les toits. Ce sont des constructions qui sont devenues charmantes au fil du temps.
Dans les immeubles datant des années 60, il y a de beaux balcons mais peu de fenêtres. Les structures en béton sont difficiles à ouvrir, c’est un habitat que l’on peut considérer moins naturel avec ses réseaux de ventilation, ses conduites et ses gaines.

Et en Ile-de France ?

J’ai redessiné notamment des pavillons en meulière. La préoccupation majeure est souvent de savoir comment le client pourrait obtenir de l’espace. On parle plus d’extension que d’optimisation.
A l’extérieur de Paris, j’interviens également sur des réalisations avant construction. Ce sont des réalisations neuves qui doivent convenir au plus grand nombre et être conformes aux normes handicapés, obligatoires pour un promoteur. Il y a des adaptations à faire et de la surface à récupérer.

A ce sujet, quelles sont les spécificités des maisons en Ile de France ?

Les toits sont simples et plus pentus. Plus on va vers le Nord, plus il y a de précipitations, plus les toits sont en pente. A Paris, on utilisait beaucoup le zinc avec des pentes très faibles puis une couverture très raide en façade.

Quel est l’intérêt d’aménager ses combles ?

La problématique n’est pas du tout la même dans une maison ou un appartement. Dans une maison, la plupart du temps, il y a un vrai grenier qui permet de créer une ou plusieurs pièces et quasiment un étage supplémentaire.
Dans Paris, il est rare de pouvoir récupérer des combles sous lesquels on tient debout. L’idée est autant de s’offrir un intérieur avec plus de volume que de gagner de la place pour y aménager un bureau ou une chambre à coucher.
Il ne faut jamais oublier que la lumière est très importante pour la sensation d’espace. Il n’y a rien de tel que la lumière zénithale et le gain de clarté vient à égalité avec la volonté de trouver de la place résiduelle.

On parle aussi beaucoup de chambres de bonne…

Oui évidemment, dans ce cas, le but est souvent de dépasser 9m2. Pour gagner de la place, il y a plusieurs possibilités. La première est de surélever ou modifier les toitures pour avoir davantage de surface Carrez, mais cela coûte assez cher. Ce sont des travaux lourds nécessitant les autorisations de la copropriété et de la mairie.
L’autre option est de réunir horizontalement plusieurs chambres de bonne pour créer un deux pièces ou un appartement plus complet. Dans les deux cas, les ouvertures sont rares, petites et souvent « en couloir » ce qui impose d’installer des fenêtres de toit.