A chaque région ses spécificités architecturales, ce qui conditionne les possibilités d’aménagement des combles. Les conseils de Jérémy Hérard, architecte fondateur du réseau Notes de Style, pour un aménagement de combles en Bourgogne dans les règles de l’art.
La Bourgogne fait partie de ce que l’on appelle le « secteur froid français ». Les hivers y sont rudes mais les étés sont chauds. D’où l’importance d’une bonne isolation, qui doit répondre à la norme RT 2012 et être posée par une entreprise RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). C’est la garantie d’obtenir de bonnes performances thermiques mais aussi de pouvoir bénéficier d’un crédit d’impôt de 30 % (qui couvrira largement le surcoût d’un isolant de qualité). Il est également possible de bénéficier des primes énergie (à demander auprès de l’entreprise qui effectue les travaux ou sur www.primesenergie.fr).
Grâce à des pentes de toiture importantes en Bourgogne, les combles de maisons traditionnelles disposent généralement d’une bonne hauteur sous faîtage. Il est donc possible d’installer une plancher chauffant (qui surélève le sol et donc réduit la hauteur de la pièce). La solution idéale sous le climat bourguignon est l’installation d’une climatisation réversible (reliée à un groupe extérieur), qui permet de chauffer les combles en hiver et de les rafraîchir en été.
Avant de commander sa fenêtre de toit, on se renseigne auprès du service urbanisme de la mairie afin de connaître les dimensions maximum autorisées. Puis on dépose une déclaration préalable de travaux.
La Bourgogne est classée comme secteur à risque pour ce redoutable champignon qu’est la mérule. Il est donc largement recommandé de faire contrôler la charpente avant d’entreprendre tout autre travaux. Sinon, une fois l’isolation et/ou les plaques de plâtre posées, la contamination peut se développer de façon exponentielle mais invisible. Lorsque le champignon apparaît, il est trop tard et les conséquences sont terribles pour l’habitation.
Grâce à Louis XIV, de nombreuses forêts ont été plantées en Bourgogne aux XVIIè et XVIIIè siècles, notamment pour l’évaporation du sel dans les salines royales du Doubs et de Franche-Comté. Ce sont également ces forêts qui ont permis d’obtenir des charpentes bourguignonnes aux superbes poutres. On s’efforcera donc de préserver et même de mettre en avant ce patrimoine de la région en utilisant les poutres en décoration.
La tomette orange est largement présente dans la région. On essaiera donc, comme pour les poutres anciennes, de la préserver. Sinon, dans cette région viticole, il existe du « parquet de vigne » : de vieilles vignes qui ont été arrachées sont récupérées par des ébénistes qui les tranchent et les transforment en un parquet particulier, qui évoque la marqueterie. Un petit plaisir qui a un coût, bien sûr (compter une moyenne de 250 € le m²).