Histoire de combles : Agnès, artiste peintre, sa vie sous les combles

Depuis cinq ans, Agnès a installé son atelier de peinture sous les combles, qui est aussi son lieu de vie. Elle raconte comment elle s’est approprié les lieux.

« Ma rencontre avec ce lieu a été un coup de foudre. Je n’avais pas les moyens de m’offrir un véritable atelier d’artiste avec verrière et double hauteur. C’était donc inespéré pour moi de trouver ce grand grenier de 150 m² au sol et de plus cinq mètres de hauteur sous faîtage. Bien sûr, tout était à refaire : il n’y avait pas d’isolation, pas de fenêtres, pas d’arrivée d’eau ni d’arrivées électriques. C’était une toile blanche, qui ne demandait qu’à être peinte. Et justement, la peinture, c’est mon domaine !

Ces combles étaient suffisamment grands pour y faire mon atelier et mon lieu de vie. Afin de conserver cette impression d’espace, j’ai décidé de ne pas séparer mon atelier, qui fait également office de salon. J’y ai installé de grands canapés recouverts de plaids, que je peux facilement laver s’il y a des projections de peinture. Je m’y installe souvent pour regarder une toile que je suis en train de peindre et réfléchir à son évolution. C’est aussi là que je fais la sieste, parfois, puis je me remets au travail sans perdre de temps.

Tous les meubles ont été chinés. Pas question d’investir dans des meubles chers car ils se tachent au fur et à mesure. Mais cela fait partie de leur vie dans un atelier d’artiste. Au sol, j’ai installé quelques tapis, que je déplace quand je travaille et que je remets quand je reçois. Mes amis adorent cette atmosphère particulière, un peu décadente. Ils se sentent dans un autre monde, tandis que moi je suis dans le mien, exactement à ma place.

En plus de la surface, ces combles avaient l’avantage d’être orientés nord-sud. La meilleure exposition pour un atelier d’artiste, c’est au nord. J’ai fait installer des fenêtres de toit des deux côtés, équipés de stores occultants. Je ferme les stores côté sud lorsque je peins, et je les ouvre lorsque je ne travaille pas. Cette façon de jouer avec les entrées de lumière naturelle est aussi un bon moyen de créer différentes ambiances. C’est important, je trouve, lorsque l’on vit et travaille au même endroit.

J’ai profité de la grande hauteur sous faîtage pour créer une mezzanine où je stocke mes toiles. On y accède par un escalier un peu raide mais j’ai fait réaliser par un menuisier un système de poulie pour monter facilement mes tableaux sans prendre le risque de tomber dans l’escalier. C’est très pratique et original à la fois. Ce système me permet aussi de présenter, sans les descendre complètement, mes toiles de grande dimension à mes clients. Ceux-ci ont du recul pour les regarder et ils apprécient.

Toujours dans le souci de conserver l’espace, j’ai opté pour une cuisine ouverte, avec un grand évier double bac. L’un des bacs est dédié au nettoyage des pinceaux, l’autre à la cuisine. Je vous assure qu’ils n’ont pas la même allure ! L’îlot central fait 2,50 mètres de long et fait office de table de salle à manger. On s’y installe en U, pour ne pas être assis « en rang d’oignon », et c’est très convivial. Cela donne une pièce pleine de vie, où il se passe toujours quelque chose.

Je n’ai qu’une seule chambre. C’est un choix. J’ai voulu privilégier la surface de la pièce de vie-atelier. Lorsque des amis viennent me voir à l’improviste, je leur laisse la chambre et je prends mes quartiers dans le salon. Cette chambre, contrairement au reste, est fermée pour plus d’intimité, de même que la salle de bains. J’ai imaginé cet espace comme une suite, fonctionnelle et épurée, toute blanche. L’ambiance y est très différente de l’atelier. Cela me permet de mettre mon esprit au repos. C’est d’ailleurs là que je fais mes séances de méditation quotidiennes. »