Dans ce type de situation, il faut agir vite, mais comment ? Quel type de remède faut-il mettre en œuvre : préventif ou curatif ? Par injection, par pulvérisation ? À qui faire appel ? Quels produits utiliser ? Et surtout, combien ça coûte ?
Parce qu’une charpente saine est la première condition d’un aménagement de combles durable, découvrez dans ce guide comment organiser le traitement de votre structure en toute sécurité.
Une charpente en bois massif est esthétique, durable et semble pouvoir résister éternellement aux épreuves du temps.
Mais le bois reste avant tout un matériau naturel, sensible à l’humidité, aux variations de température, et surtout, aux attaques de parasites comme les insectes xylophages. Termites, capricornes, vrillettes ou lyctus : ces nuisibles creusent le bois en profondeur jusqu’à former des centaines de galeries parfois invisibles à l’œil nu.
Si rien n’est fait à temps, le bois se dégrade et perd sa résistance mécanique. Le risque pour votre habitation ? Un affaissement de la toiture (suivi d’infiltrations d’eau), voire un effondrement de la structure si le problème n’est pas identifié.
En France, la lutte contre les insectes xylophages (notamment les termites) est encadrée par le Code de la construction et de l’habitation.
Si votre maison est située dans une zone infestée par les termites, ou susceptible de l’être (par arrêté préfectoral), vous avez des obligations. Vous êtes tenu de déclarer toute infestation constatée auprès de la mairie et de réaliser un traitement curatif.
Autre étape administrative obligatoire : en cas de vente immobilière, un diagnostic termites est imposé dans ces zones. Il doit être réalisé par un diagnostiqueur certifié et s’applique à tous les éléments en bois de construction (qui participent à la solidité de votre maison), y compris la charpente.
Une structure en bois doit être traitée régulièrement de manière préventive pour la protéger de l’humidité, des champignons et des insectes.
Les produits de soin pénètrent le bois plus en profondeur lorsqu’il est sec. Alors, excepté si vous observez un risque immédiat pour la solidité de votre charpente, évitez les périodes très pluvieuses ou à l’inverse, de forte chaleur.
L’humidité excessive ou l’air chaud (évaporation rapide du produit) peuvent nuire à l’efficacité du soin appliqué. En règle générale, le printemps ou le début de l’automne sont des périodes de l’année adaptées. Elles offrent un environnement stable et tempéré.
Comment savoir si votre bâti a besoin d’un traitement préventif ou curatif ? Voici quelques symptômes qui doivent vous alerter :
Pour inspecter la structure régulièrement, il faut pouvoir la voir ! Or, ce n’est pas toujours possible. En effet, dans les combles aménagés, une grande partie du bois du bâti est masquée par l’isolation ou les finitions. Alors, comment faire pour vérifier cette partie de la charpente sans tout démonter ?
Heureusement, il existe des outils et des astuces simples pour repérer « à distance » une infestation.
Ce petit appareil muni d’un flexible avec caméra à son extrémité vous permet de visualiser des zones difficiles d’accès sans rien démonter.
Ces caméras sont utilisées par les plombiers ou les professionnels du bâtiment, et peuvent parfois se louer à la journée dans de nombreuses enseignes spécialisées (comptez 20 à 50 € de frais de location par jour). C’est une solution pratique et abordable pour une première inspection de votre structure si vous avez un doute (sans faire de dégâts !).
Une charpente infestée laisse des traces, et pas uniquement à la surface du bois. Une déformation du plancher, un affaissement du plafond (à l’intérieur), de la ligne de toiture (à l’extérieur) ou une odeur de bois moisi persistante sont des indices révélateurs.
Certains insectes émettent même des bruits de grignotement audibles dans un environnement calme. Tentez de les identifier la nuit pour avoir une chance de les entendre.
Si votre structure n’est pas neuve, mais saine, vous pouvez opter pour un soin préventif. Il permet de protéger la charpente contre toute future infestation.
Il traite le bois par pulvérisation a pour but d’éviter l’apparition des nuisibles en rendant le bois impropre à leur développement.
Pour cette technique de traitement, choisissez un produit insecticide combiné à un fongicide. Vérifiez également qu’il soit compatible avec une application intérieure, non toxique et conforme aux normes en vigueur.
Si le bois est attaqué, vous devez impérativement passer au soin curatif. Il est plus long à mettre en œuvre, car il nécessite souvent une injection du produit directement au cœur du bois (pour atteindre toutes les larves).
Il est préférable de confier ce protocole de soin curatif à l’expertise d’un professionnel :
L’humidité est un facteur sévère de dégradation du bois. Elle entraîne le développement des champignons lignivores ou mérule, qui s’attaquent aux fibres du bois et altèrent sa résistance.
Pour prolonger la durée de vie de la structure et éviter l’accumulation d’humidité, veillez à maintenir une ventilation suffisante. Pensez à installer des fenêtres de toit dans vos espaces aménagés ou à ajouter des ouvertures en toiture pour assurer une ventilation naturelle en permanence.
Si vos combles sont aménagés, l’installation d’un pare-vapeur permet également de limiter les transferts de vapeur d’eau depuis l’intérieur. À noter : le pare-vapeur doit être posé côté chaud (intérieur).
Et si vous avez la chance de profiter d’une belle charpente apparente, n’hésitez pas à lui appliquer de temps en temps une lasure ou un saturateur de protection. Ces produits forment une barrière supplémentaire et valorisent en même temps l’aspect naturel de votre bois.
Les produits les plus efficaces sont à la fois insecticides (contre les larves, termites, lyctus) et fongicides (contre le développement des champignons).
Les gammes prêtes à l’emploi comme le traitement Xylophène (ou équivalent certifié CTB-P+) sont les plus courantes. Ces produits insecticides curatifs existent en phase aqueuse ou solvantée, à pulvériser ou à badigeonner, et sont adaptés à différents types de bois.
Les versions en gel injectable sont réservées à des usages spécifiques sur des zones localisées.
Oui, il est possible de traiter sa charpente soi-même dans plusieurs configurations :
Un expert saura choisir le produit adapté, l’appliquer dans les règles de l’art et garantir une protection longue durée.
Pour un traitement préventif simple sur une structure saine, un artisan spécialisé en entretien du bois, un charpentier ou une entreprise de rénovation peuvent parfaitement convenir.
Pour appliquer un traitement curatif en cas d’infestation avérée ou de diagnostic de charpente complexe, un professionnel certifié est conseillé :
Le prix d’un traitement est très variable d’une situation à l’autre. Mais en moyenne, voici les fourchettes de prix par m² :
Ces tarifs comprennent habituellement la main d’œuvre, le matériel (pulvérisateur, pistolet haute pression) et les produits de traitement curatif (produit anti-termites, insecticide ou fongicide).
Les facteurs qui impactent le coût d’une telle intervention sont multiples :
Selon les régions et la méthode d’application choisie, les prix peuvent varier du simple au double. Demandez deux à trois devis auprès d’entreprises spécialisées dans le soin du bois. Assurez-vous qu’elles utilisent des produits certifiés, et idéalement qu’elles soient labellisées CTB-A+.
Après un soin, respectez toujours un temps de séchage suffisant avant de poursuivre avec des travaux d’aménagement dans les combles. En fonction des produits utilisés, plusieurs jours à quelques semaines seront nécessaires.
En effet, appliquer une isolation ou poser un pare-vapeur trop rapidement peut piéger l’humidité à l’intérieur du bois et compromettre tout l’intérêt du traitement.
Si vos combles sont destinés à devenir habitables, assurez-vous que le bois est parfaitement sec avant d’appliquer une couche de finition sur votre charpente apparente (lasure, vernis, peinture). Dans tous les cas, évitez les solutions trop imperméables. Préférez des produits microporeux qui laissent respirer le bois.
Vous traitez votre charpente dans le cadre d’un aménagement de combles ? C’est un excellent point de départ pour des bases saines. Pour aller plus loin, contactez un expert VELUX pour vous accompagner dans la conception de votre projet. Lumière naturelle, ventilation, mise en valeur des volumes : profitez de conseils personnalisés à votre toiture et vos envies.
Ce choix dépend toujours de l’état du bois. Pour une charpente saine, un produit préventif combinant insecticide et fongicide est suffisant pour prévenir les nuisibles. En cas d’infestation, il faut opter pour un traitement curatif avec injection et pulvérisation.
Comptez entre 20 et 40 €/m² pour un traitement préventif, et entre 40 et 90 €/m² pour un traitement curatif plus complexe. Le tarif dépend de la surface, de l’accessibilité, du type de bois, et du niveau d’infestation. Demandez toujours plusieurs devis pour bénéficier des meilleurs tarifs. Mais ne tardez pas trop à intervenir !
Un traitement préventif peut être réalisé assez simplement par pulvérisation, avec des équipements de protection adaptés. En revanche, le traitement curatif par injection demande un outillage spécifique et une certaine expertise. Il doit être confié à un professionnel pour éradiquer complètement les nuisibles présents.
La bonne fréquence de traitement d’une charpente est d’environ tous les 10 ans en préventif. En curatif, le traitement s’effectue dès la détection d’un problème. Ensuite, un suivi régulier s’impose.
Vous pouvez faire appel à une entreprise spécialisée dans l’entretien du bois, un charpentier ou un couvreur certifié. Privilégiez les professionnels certifiés CTB-A+, gage de sérieux et de conformité aux normes.